Ancré à l'écran

13 syllabes, puis 10, puis 7, puis 4, puis 1 seule et on recommence

Le tube catholique étouffe toute logique
Pupilles asséchées, toutes désertiques
Fausse capacitation
Mort névralgique
Tort
Qui recommence
En ce mirodrome rance
Écran biocide où chaque pixel danse
Guillotine professant devant tous les divans
Mirage d'onde qui inonde la nation
Fausse communication
Un placébo
Fort
Administré
Via antennes ou satellites
Moderne fièvre domine mièvres
Je préfère faire mes cascades sans ce câble
Que d'abandonner mon crâne à ces diables
Producteurs de pacotille.
Imite-moi.
Sors.
Écris ou lis.
Oublie l'écran un instant.
Fesses flasques masquant muscles, debout!
Adieu calomnies! Débourse ces calories!
Fais-toi Maori, meurs ou alors vie,
Mais ne joue pas à l'ordi.
Ma solution:
Sport.

On s'y perd

La vie est un dédale qui s'étale du départ au pardon.
Tête en carton, mon esprit faible est le fardeau
Qui ralentit mon parcours
La mort odore et j'adore la puanteur pure qui guide ma torpeur.
Je plains celui à qui la mort fait encore peur,
Car si pour certains les temps sont durs,
Pour moi, les temps sont morts.

Gagner ma vie et perdre mon temps (écrire)

La prochaine semaine sera longue. Je les vois déjà d'ici ces 604 800 secondes... croquer dans mes nerfs déjà craqués par le stress et ses façons. Je dors mal et trop, drôle pour un insomniaque, non? Maniaque à ma manière, je déchire en lanières mes draps défaits que mes visiteuses détestent et que chaque nuit je malmène. Puis comme le reste de mes satins, d'un seul geste je les jette avec dédain. Des dents grincent, ce sont les miennes déjà minces du temps agressant qui me presse... en passant... presque 4 ans que je gratte à l'encre sur des pages blanches. Presque 4 ans qu'avec minutie je déglutie ou dépose en prose des mots moroses comme incolores et mats que ce soit en philo ou en math. Ils défilent devant ma raison et la défie me libérant du gré des saisons mais m'emprisonnant par la même occasion. Puis, je lève la tête comme un lièvre qui s'arrête de paître l'herbe verte de la plaine, en proie à des craintes soudaines, instinctives et d'énormes vertiges. Histoire de remettre en perspectives les empreintes que j'ai peintes à la pointe de mes pas. Ou en suis-je? Tout pensif, peut-être loin de trop sensible mais au moins toujours en vie. Allé, en piste l'artiste sans cible précise... toute cette histoire est triste et immonde, de toute façon il faut que tu dormes car la prochaine semaine sera longue et je les vois déjà d'ici ces 604 800 secondes...

16.20

Un fou siffle et fusille de sa langue
Même les sourds sourcillent et s'avancent
Quand, dans la cadence le savant déréistique
Étire l'art lyrique tel un élastique

Fore et tire fort, extirpe l'or qui dort en ton corps
Voyage l'idée trouvée de ta tête à tes doigts
Mes nerfs sont des sea-lines, regarde, vois!
C'est à l'hydro que je carbure, nigaud sans coeur pur
J'ai l'esprit si haut lorsque je largue un art dur
Mon skunk est sans sconse mais odore en ordure

Je viens du Québec, ça se pue dans mes vers
Mais je me roule des L, à défaut de rouler mes R

Ruines + Rêve d'artiste = Ruines d'un rêve d'artiste

Je ressasse sans cesse sa si fragile voix
Revoyant un peu et à chaque fois ma soeur
La fille gentille et douce qui guidait mon coeur
Nos rires en ors bondissaient sur les toits

Et sur mon cràne alors soudain je sens sa main
Lourde et rassurante, enflammer tous mes cheveux
Devant notre chien au brun pelage nerveux
Nous tracions des visages sur nos beaux pantins

Ces jours roses sont loin derrière moi
Cet ange m'était un phare mais le temps passe
et aujourd'hui elle brille d'un court rayon froid

C'est en l'honneur de notre immaculée histoire
Qu'avant qu'elle ne s'efface de ma mémoire
Je l'immortalise dans un poème pyramide

Le meilleur de tous les moyens connus pour devenir un auteur célèbre.

Écrire peu.
Être authentique.
Mourir jeune.

Ta rasade

Sens l'acide
Encre anthtracite
Sur ma feuille
Lentement se tracée.

Le premier jet
Perce la table
Alors que le sablier laid
Verse son sable.

Pas démagogue
Cette acide qui gicle
Est ma drogue
Ma prose oppose
Un méga dogme.

Gratte-ciel
Cible simple
Flatte-sol
Nouvel état.

Analyse
Tous les dégats
Puis, puise les gaz
Fabules sur ton pégase
Calcule ce que t'écrase.

Pas de pardon
Cercueil: boîte en carton
Car ton deuil sera bref
Étre posthume
Né d'un dieu
Pour être chef.

Progrès
Trop gris
Au programme:
Moqueries.

Trop de larmes sont sordides
La terre sort de son orbite
Châtiment, force qui rase
Les bâtiments
Corsée phrase
L'acide ronge et placide
Mon crayon s'range.

Je suis barge

Barque qui flotte!
Stoppe et pivote, bateau sans pilote.
L'échec me gratte l'épiglotte.
Mon cerveau s'est figé, j'fume trop de pot.
Appelle moi Épigé, c'est en l'air que je me développe.
Tel ésope j'écope un monde qu'on décape. Pitre
Est mon titre
Jusqu'au jour où on me décapite.

Rachitique

Mainte minutes trainent en miettes
Maintenant mutile les secondes
Charcute le chaos des minutes
Charme chaque grain de sable
S'accumulant au fil de l'aiguille
S'accrochant au centre de l'horloge
Celle-ci valse sans musique
Cellule indépendante du sort
Guide stupide, perdu dans sa danse
Guidon d'un vélo stationnaire
Avance sur place, passe les balises
Avant d'en avoir envie, tue l'heure
Pousse la boule de neige qu'on oublie
Poussin rouge qu'une louve couve
Vautour jaune vomis moi un mouton
Vaudois dans sa dévotion totale
Boisson en son contenu dans l'amphore
Bois sec pars en fumée tumérique
Cheveux qui s'étiolent et m'abandonnent
Chevaux chauves chevauchés chez les braves
Forme ton fils dans l'art du vide
Formidable table qu'une chaise mange
Seringue pleine de colorant bleu
Serein, il s'injecte du sang noble
Grogne véhément minuscule ogre
Gros gras grand grain d'orge
Assaisonne ton nom au mien
Assassine ton prochain chien

Pie-Mère

Un texte m'a tué de rire. Un autre m'a tué d'ennui.
J'ai hâte qu'un texte m'insuffle la vie.
Monotonie catatonique qui m'attache au catafalque.
Nous sommes tous victimes d'allégories spéléologique,
Comme aveuglés par un cataracte pandémique.
Le bipède imberbe manipule en patron
Les mots comme des pantins.
Ces mots qu'on trace contractent, promettent et projettent.
Ces mots qu'on tappe combattent, condamnent et rejettent.
Ces mots nous servent-il?
Avec leurs sens si versatiles
Ou font-ils de nous des êtres serviles?
Des esclaves réduits à ne jamais vraiment comprendre le sens des mots.
J'espère par hasard découvrir le mot au son fatal.
Le mot qui tue sur le champ lexical.
Peut-être qu'il n'est pas seul ce mot.
Peut-être est-il membre d'un patois pathogène.
Quoi qu'il en soit
J'ai hâte qu'un texte m'insuffle la vie.

Je suis le faible

Le crucifix, tu t'y fies. Le Messie y purge tes fautes et y répare tes erreurs. La peau lui colle aux côtes et son sang guide les pécheurs. La bible crible ton crâne de réponses qui épongent ton âme. Tu cherches la lumière et ce livre brille. Il suffit d'une prière pour qu'un ange te délivre. Tu délires, tu es ivre, saoulée par la foi, trompée par les pages, perruche perdue qui se sent vivre libre dans sa cage. Moi, moineau, j'envie tes barreaux libérateurs qui te lie en tout lieu à ton dieu créateur. Pourquoi? Parce que j'ai beau agir en jaugeant, jugé et joué en bougeant le muscle entre mes dents, je ne trouve pas de réponse. Parce que j'ai beau faire en sorte que dans mon cortex s'active chaque millimètre de matière grise et que j'ai beau essayer d'investir toute mon énergie dans l'analyse de chaque acte que tout autre homme banalise, je ne trouve pas de réponse. Parce que j'ai beau, m'incruster dans l'instruction et étudier jusqu'à la constriction, m'adonner aux dictées, améliorer ma diction, je ne trouve pas de réponse. Je suis un damné con, condamné trop d'années à se damer le pion. Ma faiblesse est si simple au fond... je suis sans défense face à la raison.

Très vrai

Vraisemblablement, il se ment comme il ment à ses vrais semblables
Sans s'en rendre compte son semblant de vrai devient un vrai
Semblable entre autre à un lion qu'une simple écharde dompte.

Con chiant, inconscient qu'on s'en fout d'où viennent tous ses vêtements.
Bêtement, il se vautre dans sa marde.
Je rêve de jouer le rôle de l'écharde
Qui se loge dans la patte de la bête.
Petite brindille, je suis l'étoile qui scintille et brille d'un blanc sale
d'une noirceur pâle hypnotisante.
Ne me viens pas.
Certes, je t'appelle, mais à peine et te mène à ta perte.
Reste calme.
Ça vaut mieux.